LES BUNKERS

3 exemples d’entreprises qui ont bouleversé le modèle traditionnel et généré des dizaines de millions

Avez-vous envie d’entendre des histoires inspirantes où vous allez vous dire «Wow, une toute petite équipe a été capable de faire ça»?

Dans cet article, je vais vous parler des avantages que les petites équipes ont sur les grosses corporations, parce que oui, il y en a!

La plupart d’entre vous voient juste les désavantages à ne pas être une méga entreprise de 500 employés comme le manque de budget, le fait qu’une petite équipe implique un pool de compétences limitées, le fait que le founder a plus un rôle de soldat et pas nécessairement de général.

Quand on lance une entreprise, on imagine souvent qu’on va passer nos journées dans un bureau de verre au 58e étage avec vue sur le fleuve et que notre définition de tâche va se limiter à boire du scotch, taper sur la table avec son poing de façon autoritaire et parler au téléphone avec Pierre Karl Péladeau et Régis Labeaume.

La réalité en est tout autre. On passe 1% de son temps à boire du scotch et 99% du reste à se taper la tête contre le mur à se demander des affaires comme «Comment ça marche cet osti de site web là?» et «Pourquoi le monde vont pas me liker sur Facebook? »

On passe son temps à exécuter, on ne s’encombre pas de bureaucratie et on donne tout ce qu’on a jusqu’à ce qu’on fasse un burn-out. Pis ça, c’est un avantage…

Un avantage parce que tu n’as pas besoin de ton boss, de deux comités et d’un vote de CA pour agir. Être petit veut dire que tu es agile. Ça veut aussi dire que tu n’as rien à perdre et tout à gagner. Ça veut dire que tu as faim et que tu es prêt à prendre des risques que les grosses compagnies ont souvent trop peur de prendre.

If it ain’t broke, don’t fix

Et comme on dit, if it ain’t broke, don’t fix! Alors, les corporations arrêtent d’innover.

À chaque fois qu’une nouvelle technologie sort, ça donne un avantage injuste, une nouvelle arme que les David peuvent utiliser contre les Goliath.

Cette technologie peut concerner le marketing, comme la montée des podcasts, les notifications push, le sms marketing, la publicité Facebook ou la réalité virtuelle. Mais ça peut également concerner les moyens de production ou de distribution. On va en voir un exemple avec une startup qui a trouvé une façon de perturber l’industrie des matelas.

David ne peut pas battre Goliath en prétendant être un colosse de 400lbs lui aussi. Il faut être réaliste. Les grosses compagnies savent ce qu’elles font dans leurs investissements dans les journaux, à la radio et à la télévision. Il ne faut pas essayer de se battre sur ces terrains.

Le marketing par courriel et les médias sociaux sont deux nouveaux terrains que les grosses entreprises commencent à peine à maîtriser.

Si tu doutes encore du marketing par courriel, rappelle-toi que ça aura été l’arme secrète de Barack Obama en 2008.

Et pour les médias sociaux, fais juste regarder la campagne de Donald Trump cette année.

Le web en est encore qu’à ses débuts. C’est le wild west et la ruée vers l’or qui recommence.

Pour appuyer ce que je viens de dire, je vais vous présenter trois exemples d’entreprises qui ont performé, et c'est peu dire, parce qu’elles ont changé le modèle traditionnel, même si elles se battaient contre des Goliath.

Trois exemples d’entreprises qui ont généré des millions en moins de 3 ans

1- Leesa: les matelas

Leesa est une entreprise américaine e-commerce de matelas de luxe. Son modèle d’affaires repose sur de la vente B2C, c’est-à-dire expédier des matelas de luxe directement aux consommateurs, sans passer par des intermédiaires.

L'opportunité

Les dirigeants ont vu plusieurs opportunités au sein de l’industrie du matelas traditionnelle:

  1. Les compagnies existantes offraient des combinaisons compliquées de mousse, ressort, etc. le tout pour justifier des augmentations de prix.
  2. Ces dernières avaient créé une réelle gammick marketing qui rendait la comparaison de prix entre les matelas semblables impossible pour les consommateurs.
  3. Pour tester les matelas, les consommateurs devaient se coucher maladroitement en magasin, avec un vendeur qui attendait impatiemment leur avis.

Les fondateurs de Leesa sont donc partis de ce ces trois opportunités pour arriver à ceci: un matelas de luxe simple qui se vend la moitié du prix des matelas actuellement disponibles sur le marché.

Ils ont éliminé toutes les «bebelles» que l’industrie avait ajoutées pour justifier les augmentations de prix.

Comment ils ont fait?

Ils ont créé un matelas uniquement composé de mousse, livrable dans une boîte de carton un peu plus grande qu’une valise.

Comment est-ce possible? Le matelas est roulé dans sa boîte et en le sortant de celle-ci, il prend son expansion. D’ailleurs, vous trouverez sur le web des centaines de vidéos de gens qui se sont plu à filmer leur matelas en train de prendre de l'expansion.

De plus, ils offrent 100 nuits d’essai ou le remboursement et le retour tout à fait gratuit. On va se le dire, c'est assez illogique de juger du confort d’un matelas en 5 minutes dans un magasin.

Ils attribuent une partie de leur succès au fait qu’ils ont utilisé Shopify Plus, une solution pour les marchands à gros volume. Au lieu de débourser pour créer leur propre plateforme de commerce en ligne et de s’organiser par eux-mêmes pour réparer les bogues, ils ont préféré payer une fraction du prix pour utiliser les services de Shopify. Ce qui leur a permis de «focuser sur ce qu’ils faisaient le mieux, le marketing» (source).

Les résultats

Leesa s’est lancé sur le marché en 2013. Lors de son premier mois, l'entreprise a généré 800 000$. En 2015, ils ont généré 30 millions de dollars (source). Toujours en 2015, ils ont fait une levée de fond et ont obtenu 9 millions d’investisseurs privés. Leur valorisation se situait à 45 millions cette même année (source).

Est-ce que vous réalisez qu’ils sont partis de zéro en 2013 et aujourd’hui, ils valent plus de 45 millions? Et le nombre d’employés? 38. Oui, oui. 38 employés. Vous aviez bien lu.

2- MVMT: les montres

MVMT, prononcé Movement, est une entreprise américaine qui vend, directement au consommateur, des montres (et maintenant d’autres accessoires) qui ont du style et qui sont abordables. La compagnie a été créée par deux jeunes qui ont lâché le collège pour partir leur compagnie qui a vendu, en 2016, pour 50 millions de dollars. Lisez ce qui suit.

L'opportunité

Le processus traditionnel de vente des entreprises existantes comportait tellement d’intermédiaires que les prix étaient très élevés. De plus, lors de leurs débuts en 2013, les gens magasinaient de plus en plus en ligne.

Les deux fondateurs de MVMT étaient frustrés de voir les compagnies existantes vendre leurs montres aussi cher alors qu’elles n'étaient pas si dispendieuses à produire. Ils souhaitaient que les gens puissent s’offrir une belle montre, tout en payant une fraction du prix de ce qui leur était offert sur le marché.

Comment ils ont fait?

D’abord, ils ont éliminé les intermédiaires en vendant directement aux consommateurs via le web. Ensuite, ils ont réduit le nombre de modèles offerts. Puis, ils ont permis aux consommateurs de personnaliser leurs montres en choisissant leur couleur de bracelet et de montre. En prime, ils offrent 2 ans de garantie sur tous leurs modèles et la livraison internationale et/ou le retour gratuit.

Pour financer leur projet, ils ont lancé une campagne de socio-financement sur Indiegogo en 2013. Ils avaient pour objectif d’amasser 15 000$ et ils ont finalement amassé près de 220 000$! Grâce à cette campagne, MVMT est devenue la deuxième marque de mode la plus financée par Indiegogo en 2013 (source).

Les résultats

Lors de leur première année d’exploitation, ils ont généré 1 million en revenu. En 2015, ce chiffre a explosé à 30 millions de revenu (source). En 2016, ils visent plus de 50 millions.

Le nombre d'employés maintenant? 17 employés en juin 2016.

3- Frank and Oak: les vêtements

Frank and Oak, pour ceux qui ne connaissent pas, est une entreprise montréalaise de vente en ligne de vêtements pour homme (ils vendent maintenant des vêtements pour femme, des accessoires, des soins pour le corps, etc.).

En trois ans, Frank & Oak a su transformer le modèle de vente au détail traditionnel en utilisant la technologie pour faciliter le magasinage en ligne et mobile à une nouvelle génération d'acheteurs.

L'opportunité

D’une part, les hommes n’aiment pas magasiner, d’autre part, des gars plus exigeants cherchent à créer leur propre identité dans un marché où il n’y avait pas de marque pour eux. Autre opportunité, Internet leur donnait accès à la scène mondiale et la frontière entre le physique et le digital s’estompait plus que jamais.

Ils ont voulu rendre facile pour les hommes de magasiner, en plus d’offrir plus qu’une simple transaction. Ils voulaient bâtir une expérience unique. Et pour ce faire, ils devaient savoir exactement qui sont leurs consommateurs.

Comment ils ont fait?

Pour magasiner, les internautes devaient obligatoirement ouvrir une session. Chaque fois qu’un internaute se connecte pour faire des achats, l’entreprise recueille des données incroyablement pertinentes qui leur permettent de connaître les préférences de leurs clients, ce que la vente au détail traditionnelle ne permet pas.

Frank & Oak utilise ensuite ces informations pour prendre des décisions éclairées, offrir une plus grande personnalisation et fidéliser sa clientèle.

Les résultats

En 2014, l’entreprise comptait 7 employés. En 2015, ce nombre a grimpé à 80 et aujourd’hui, elle emploie 150 employés. Elle possédait en mars 2016 14 boutiques physiques, étalées dans 9 villes (source).

Le classement Technologie Fast 50 de Deloitte « récompense les entreprises canadiennes du secteur des technologies de l’information ayant enregistré la plus forte croissance de leurs revenus au cours des quatre dernières années ». En 2015, la société montréalaise Frank & Oak a dominé le classement avec une croissance de ses revenus sur quatre ans de 18 480%! On n'a pas les chiffres exacts, mais on vous laisse imaginer...

Conclusion

Qu’ont en commun ces trois entreprises? Elles ont au maximum 3 ans et elles valent toutes des millions. Ces entreprises ont réussi parce qu’elles ont su être des David qui se sont attaqués à des Goliath pour dominer. Et elles ont attaqué intelligemment, sur des terrains que les Goliath ne maîtrisaient pas encore. Ces entreprises ont su changer le modèle d’affaires et shaker l’industrie traditionnelle. Et elles ont réalisé ça avec des toutes petites équipes. Ça, c’est impressionnant.

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