LES BUNKERS

Comment utiliser les médias sociaux lors d’une campagne électorale?

Lors des dernières élections municipales, les « spécialistes » des médias sociaux ont donné leurs conseils à gauche et à droite pour « aider » les candidats électoraux (ou plutôt pour profiter du buzz et d’attirer quelques visites faciles sur leur blog).

Si vous avez réellement appris quelque chose dans un de ces articles, s’il vous plaît, faites-moi-le parvenir en commentaire!

Dans mon cas, mes conseils, je les ai réservés à un seul mec : Michel Trottier, candidat indépendant à Fabreville, Laval.

À la fin de ce billet, vous saurez tout ce que je sais sur la façon de se faire élire en utilisant les médias sociaux! Rappelez-vous : l’élection, c’est une étape de plus vers la domination mondiale

Qui est Michel Trottier?

Michel Trottier était responsable régional pour Québec en Formes. C’est à cause de Frédéric Therrien, conseiller principal des comms chez Québec en Forme, que j’ai pu rencontrer ce chic type. Au début, je n’étais pas trop sûr que j’avais le goût de me lancer dans le projet, vous savez, les indépendants entrent rarement en poste. J’ai tout de même accepté de rencontrer Michel, et après notre rencontre je me suis dit « Wowww minute… Attend mon Oli, ce gars là a actuellement des chances de gagner! »

Je l’ai donc aidé à faire ça campagne au mieux de mes capacités. J’ai créé son visuel (affiche & dépliants), son site web et sa campagne 2.0 (Facebook & Twitter) et je l’ai aidé à s’approprier le tout. Ce n’était pas particulièrement payant, mais j’étais curieux. Je me suis dit : « est-ce que je peux aider ce type à gagner sa campagne? » C’était donc plus l’appel de l’égo que celui de l’argent qui m’a embarqué dans cette histoire. Vous savez, un homme, seul, contre toute une organisation. Le genre de scénario épique qu’on pourrait retrouver dans un film de Stallone.

Tout scénario épique mérite un vilain. Le nôtre, c’était le mouvement Lavallois. Avec un budget probablement 10 fois supérieur et l’aide des quelque 800 bénévoles du parti, Anthony Giosi avait tout pour écraser mon candidat. C’était littéralement David contre Goliath…

Goliath a été facile à battre au niveau des médias sociaux puisqu’il a été aussi présent qu’une roche. Cependant, est-ce que Facebook, Twitter, YouTube et Wordpress sont assez pour permettre à un nouveau joueur de voler le podium à un candidat bien établi? Est-ce que les nouveaux médias peuvent rivaliser avec les médias traditionnels? Est-ce que notre David a été capable de terrasser Goliath?

Lisez jusqu’à la fin pour le savoir!

Une stratégie unique, une campagne différente.

Nous étions au Cuisto Lounge, un restaurant pour lequel je suis en train de faire leur site internet (bien hâte de vous présenter ça!), pour discuter de sa stratégie. Je lui expliquais les principes d’avoir un blogue, de Tweeter et de publier des trucs pertinents sur Facebook… Vous savez, les conseils typiques des spécialistes des médias sociaux (la fréquence de publication, le ton général, les interactions avec les gens, etc.)

Quand tout à coup, Michel me lance une BOMBE. Il me dit :

« Écoute Oli, j’ai eu une idée. Ma femme me trouve un peu fou, mais je ne sais pas qu’est-ce que toi tu vas en penser. On pourrait prendre une vieille valise, mettre ma pancarte dessus avec des tight wrap, et demander aux gens de la promener et de se prendre en photos avec sur un coin de rue. On pourrait poster ça sur Facebook! »

Wow. Ce gars-là a vraiment compris les médias sociaux. Regardez ce que ça a donné comme couverture médiatique :

Twitter

Michel était un novice à Twitter. Il avait un compte tout frais, avec une dizaine d’abonnés et une tête d’œuf comme photo. J’ai refait son visuel et je me suis mis en quête de followers ciblés! En utilisant la méthode décrite dans ce billet (qui peut vous permettre d’atteindre milles VRAIS followers de plus par mois) j’ai pu aller chercher la majorité des Tweeteux actifs de Fabreville. On s’est cependant vite rendu compte que ce n’était pas assez. On a donc également ciblé l’ensemble des influenceurs de Laval, les journalistes ainsi que toutes les personnes qui tweetaient en utilisant #mun2013 #laval2013 et #laval.

Michel a été chercher exactement 666 followers pendant la campagne. Non, il n’a pas fait de pacte avec le diable. Du moins je ne crois pas! Michel a été assez actif et a envoyé environ 450 tweets sur la durée de sa campagne.

En comparaison, le nouveau maire de Laval Marc Demers a fait seulement 72 tweets et un maigre103 personnes le suivent. Si quelqu’un connait Marc, dites-lui de venir me voir, ça presse!

Facebook

La plupart des gens, lorsqu’on leur parle d’une bonne campagne sur Facebook, vont vous demander combien de « j’aime » vous avez été cherché.

Mettons ensemble quelque chose au clair. Simplement parce que Facebook nous met cette métrique dans la face depuis 2004 ne fait pas d’elle la bonne métrique à suivre.

Les Facebook ads axées sur la visibilité nous permet d’aller chercher beaucoup plus de traction que la publicité axée sur les « j’aime ». J’ai donc fait un mix publicitaire visant à mettre sur place une campagne à court terme bien balancée.

Mon budget total sur Facebook a été de 580$. Voici comment on a décortiqué ce budget :

  • 150$ en achat de mentions « J’aime » (environ 300 au total)
  • 150$ en promotion sur le vote par anticipation
  • 150$ en promotion sur le vote du 3 novembre
  • 130$ pour la promotion de ses billets de blogue.

La plupart de ces montants étaient investis de façon à cibler géographiquement les gens de son quartier. Nous avons donc littéralement bombardé la population de Fabreville avec le visage de M. Trottier. Si vous habitiez Fabreville lors de la campagne, vous saviez qui il était, point.

Voici les statistiques du gain des mentions j’aime :

Voici les statistiques de sa portée générale :

Voici les statistiques de sa promotion sur le vote par anticipation :

Voici les statistiques de sa promotion lors du 3 novembre :

 Blogue

J’ai pu lui faire son blogue rapidement en utilisant WordPress et en quelques heures, il était prêt à bloguer!

En tout, 12 articles, 52 commentaires et 1,767 visiteur unique. Voici les statistiques globales de son blogue :

C’est bien d’avoir du trafic, mais c’est bien de savoir il vient d’où! Voici la répartition de l’acquisition des visites :

À noter que le site web n’avait pas vraiment un bon référencement, les 609 visites sont donc toutes faites par des gens qui cherchaient directement « Michel Trottier Candidat » via Google. On constate donc que 1239 visites ont été causées par la présence générale de son branding et 957 visites ont été amenées par les médias sociaux.

Voici la provenance des visites sociales :

  • Facebook : 694 visites
  • Twitter : 239 visites
  • LinkedIn : 22 visites
  • G+ : 2 visites

Finalement, voici les statistiques des pages vues sur son site web :

Bilan

Est-ce que cette stratégie a été efficace?

Eh bien à vous de juger. Michel Trottier a été élu par une majorité de 178 votes. Vous pouvez aller lire l’article que l’Écho de Laval a écrit sur lui ici ainsi que regarder la vidéo réalisée par Radio-Canada ici.

La campagne a été efficace, mais tout ça à cause de Michel. Vous pouvez avoir la meilleure stratégie qui soit, si la personne qu’elle met de l’avant ne mérite pas la confiance et l’attention des gens, ça ne sert à rien. Elle va simplement permettre à plus de gens de savoir pour qui ne pas voter.

La même chose est vraie pour votre entreprise, vos produits et vos services. La qualité du contenant est aussi importante que celle du contenu.

Si vous avez aimé cette étude de cas, partagez là avec un ami!

Aussi, j’attends encore que quelqu’un me pointe vers un article pré-3 novembre sur les campagnes 2.0 qui ont un peu de contenu. Envoyez-moi ça en commentaire ci-dessous!

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