LES BUNKERS

L'école, la plus grosse arnaque du siècle?

Avis au lecteur : le contenu de ce billet contient des propos controversés, la discrétion du lecteur est donc conseillée.

Avec les débats sur la gratuité scolaire qui ont eu lieu l’an passé, j’ai eu l’occasion de discuter avec beaucoup de gens de notre système d’éducation (non ceci n’est pas un billet sur la gratuité scolaire). Puisque j’ai mon opinion un peu sur tout, les gens étaient curieux de savoir de quel bord je me rangeais. « T’es un rouge ou ben un vert? » « Qu’est-ce que t’en penses man? »

Je répondais : « tu veux savoir quessé j’en pense man? Si je suis pour ou contre? Je ne sais pas trop pour la hausse, mais je sais que je suis contre l’université tout court! » Sur quoi cette réplique se faisait accueillir par un haussement de sourcil assuré, suivi d’un « non arrête de niaiser la! »

Notre système d’éducation est malade.

Je ne suis pas contre l’éducation, loin de là! En fait, l’éducation est une de mes valeurs les plus chères. Cependant, j’en ai contre la scolarisation. Henry Ford était un homme très éduqué, mais ne possédait aucune scolarisation. Je connais également des gens très scolarisé, mais très peu éduqué. Je suis désolé si je vous l’apprends, mais le fait d’étudier 6 heures pour ensuite régurgiter le tout sur une feuille de papier, ce n’est pas de l’éducation.

Notre système actuel a été conçu à l’ère industrielle. C’est-à-dire, dans une ère où la grande majorité des gens travaillaient dans des usines à faire une tâche ultra simple, répétitive et aliénante. À cette époque, notre société avait besoin de moutons peu ambitieux qui écoutaient les consignes et qui restaient dans les rangs. L’école a donc été articulée autour de cette logique. Les enfants arrivent par batch, ils passent des normes et des tests de qualité standardisée, on les forme à la chaîne, etc. Au secondaire, on apprend à se la fermer, à passer incognito pour pas être celui qui va se faire mettre dans la fontaine de l’école. On apprend à ne pas contester l’autorité pour ne pas se faire coller une retenue. On apprend à s’asseoir, à écouter et à se conformer.

Pourquoi notre société a-t-elle accepté cette façon de faire?

Parce que le deal était bon. Il y a 50 ans, si tu étais sage, écoutais en classe, faisais tes devoirs & avais de bonnes notes, tu étais garanti une place sur le milieu du travail. Un bon salaire, la sécurité d’emploi et une assurance dentaire. Pas si mal non? Et en plus, c’était facile. Pas besoin de se forcer plus qu’il faut, pas besoin de réfléchir. Seulement besoin d’être présent à l’heure, de travailler 8 heures et de repartir – une journée de travail une journée de paye.

Qu’est-ce qui a changé?

Maintenant, peu importe ce que vous faites, les Chinois peuvent le faire moins cher. Les coûts de production sont de plus en plus faibles et de plus en plus de gens ont accès aux moyens de production. Le nombre d’entreprises en compétition dans la course vers les prix les plus bas est constamment en hausse & maintenant la sécurité d’emploi, on n’ose même pas en parler. Le deal n’est plus bon. En fait, il est pourri.

Qu’est-ce que notre système a besoin?

Des gens créatifs qui trouvent de nouvelles solutions à de vieux problèmes. Des leaders qui mènent les mouvements, qui connectent les gens et qui les organisent autour d’une communauté. Des artistes qui provoquent le statu quo. On sait tous que notre système a besoin de médecins. Savez-vous de quoi il a encore plus besoin? De votre génie.

Votre génie est-il mort?

Une étude longitudinale rapportée dans le célèbre livre « Breakpoint and Beyond » démontre jusqu’à quel point notre système est fou. George Land a fait passer un test de la NASA qui vise à évaluer ce qu’on appelle la pensée divergente à plus de 1600 enfants de 5 ans. Simplifié grossièrement, on demande a une personne de trouver le plus d’utilités possible à un objet anodin (comme un trombone ou une brique). La personne normale peut trouver entre 10 et 15 utilités alors que le génie peut en trouver plus de 500.
98 % des enfants de 5 ans étaient considérés comme des génies. À 10 ans, c’était 30 %. À 15 ans, c’était 12 %. Ils ont également fait passer ce test à une population de 280 000 adultes et seulement 2 % d’entre eux ont été classés comme étant des génies.

Cela veut dire deux choses. Un : nous avons tous déjà été un petit génie. Deux : la scolarisation l’a tué.

Le savoir, c’est gratuit.

Pour revenir à ma question initiale : es-tu un rouge ou un vert? Je répondrai que le savoir est gratuit, mais que la scolarisation est coûteuse. Voici donc mon deuxième argument contre notre système à la con.
Je me suis acheté un livre qui s’appelle « the new rules of PR and marketing », il m’a coûté 15 $ et je vous certifie que j’ai appris davantage dans ce livre que dans mes 3 cours (RP 1, RP2 et Marketing) combinés. Mon 15 $ d’investissement (que j’aurais également bien pu avoir gratuitement sur ThePirateBay) a été plus rentable en termes d’éducation que plus de 1000 $ à travers le système de scolarisation. Avec Internet, le savoir ne coûte plus rien.

Même le MIT vous proposent de suivre leurs cours en ligne GRATUITEMENT. On ne parle pas de l’université de kuujjuaq, on parle du MIT bordel! À moins de vouloir exercer une profession protégée (avocat, notaire, médecin, psy…), le système actuel ne vaut rien. Pourquoi j’ai fait un BAC en communication? Parce que malheureusement, notre société est articulée autour du fait que si on n’a pas un diplôme, c’est parce qu’on est incompétent. Pour quelqu’un qui refuse de se conformer, qui provoque le statu quo et qui aime sortir des rangs, se scolariser est un cauchemar.

Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire le billet qu’un de mes amis a écrit sur l’autodidactie.
Ce billet a été fortement inspiré du livre de Seth Godin « Linchpin: Are You Indispensable? », du livre de Michael Ellsberg « The Education of Millionaires » et de cette présentation de Sir Ken Robinson. Objections ou commentaires? Faites-m'en part ci-dessous!

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