LES BUNKERS

Vivre avec passion: un périple vers l’inconnu.

Il y a exactement 3 ans, si on m’avait demandé ce qui me passionnait, j’aurais répondu que la question était stupide.

Je n’ai jamais été “passionné” de la pub Facebook, du marketing par courriel ou de la création de site web. Non mais, c’est quoi cette question? Comment veux-tu que je sois passionné d’un outil?

Chaque fois qu’on me demande ça, j’ai l’impression que mon interlocuteur est en pleine crise existentielle et qu’il tente tant bien que mal de s'agripper à n’importe quelle idée qui pourra lui éviter de sombrer dans le nihilisme.

Comme un petit chat qu’on essaie de tremper dans un bain. 😈

Ils demandent ça comme si ma réponse allait les sauver… Après tout, si la passion est réelle, leurs sacrifices ne sont pas vains — la lumière existe, et elle se trouve sans doute au bout du tunnel!

Je veux être très clair: je ne suis pas un chaï latte à la citrouille épicée, ma job n’est pas de te faire sentir bien.

Écoute...  je sais que la question brûle tes lèvres. Et avec ce que je viens de te dire, sans doute que tu es terrifié de connaître la réponse.

Je te rassure, cette fois sera différente, j’ai changé. Pinky swear! 🤙

Je le sais parce que ce weekend, on m’a posé la question clichée: si tu savais que tu allais mourir d’ici 10 ans, que changerais-tu?

Sans prendre de pause pour réfléchir, je me suis surpris à répondre: j’arrêterais de faire le party et je travaillerais plus fort.

Je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est honnête. Je n’ai jamais été aussi passionné qu’aujourd’hui, alors continue de rêver, n’arrête surtout pas de prendre ton prozac et continue de travailler.

Le paradis existe, et si tu deviens membre de La Tranchée, je suis prêt à te partager mon secret. 😉

La recette de la passion (et son ingrédient secret).

Alors… Qu’est-ce qui a changé? Quelle est la recette de la potion magique?

Eh bien pour commencer, ça fait exactement 3 ans, jour pour jour, que j’ai mis en ligne La Tranchée.

J’ignorais complètement à l’époque que ce projet allait devenir un immense terrain de jeu dans lequel j’ai été libre d’explorer chacun de mes désirs et intérêts, et ce, tout en étant supporté par une communauté absolument incroyable.

J’ai créé La Tranchée pour aider les gens se développer, sortir de leur zone de confort, faire les choses difficiles (mais nécessaires) et prendre leur vie en main.

Ironiquement, cette entreprise m’a demandé de faire exactement ça pour lui donner vie.

J’ai dû explorer l’art de programmer, de faire de la photo, de la vidéo, d’écrire, de parler, d’écouter et de faire réfléchir…

À quel point faudrait-il être ingrat pour ne pas être passionné?

Je n’ai approché aucun de ces défis avec appréhension. En fait, chaque “phase” de mon entreprise m’a rempli d’anticipation et d’excitation...

Voici l’ingrédient secret: mon travail est l’expression de qui je suis, et encore plus important, l'embryon de qui je pourrais être.

Qui es-tu?

C’est bien beau tout ça, mais pour être capable d’aligner occupation et identité, il faut commencer par répondre à la question fondamentale: qui es-tu?

C’est une question difficile, et comment être certains de la réponse? 

Peut-être penses-tu être quelqu’un d’honnête, mais as-tu déjà été dans une situation où dire la vérité aurait été une catastrophe?

La plupart d’entre nous n’avons aucune idée de qui nous sommes réellement! Bien sûr, on se compte tous une petite histoire pour justifier notre position dans la vie, mais il ne faut pas se mentir sur ce que c’est: une histoire.

Elle est incroyablement utile, c’est elle qui te permet de négocier avec la réalité qui est trop souvent cruelle. Mais il ne faut pas confondre utile et vraie.

Alors, par où commencer?

Est-ce que ça t’est déjà arrivé de te sentir exactement où tu devrais être? D’être pleinement engagé dans une activité et de sentir que le temps cesse d’exister?

Cette expérience est quasi universelle: 88% des gens savent exactement de quoi je parle.

Je crois que tu peux utiliser cet état comme compas pour te guider vers l’accomplissement de ton potentiel, vers la personne que tu pourrais (et devrais) devenir.

Tu as une obligation morale envers toi-même de poursuivre cet état et d’orienter ton futur en conséquence, l’alternative étant de vivre une vie résignée et insipide.

La passion est un muscle.

À ce moment-ci, peut-être es-tu confus. Après tout, le seul moment où tu regardes ta montre avec incrédulité est lorsque la musique s’arrête et que les lumières s’allument — à 3h du matin.

C’est complètement normal. 75 % des gens rapportent être en flow parfois, rarement ou jamais. Ce n’est pas si étonnant si on considère que 70 % des Américains ne se sentent pas impliqués ou stimulés par leur travail.

Pour la plupart d’entre nous, l’état de flow n’est pas un état naturel: c’est quelque chose qu’on doit activement poursuivre.

Le critère le plus important pour atteindre cet état est celui de t’engager dans une activité qui te pousse à la limite de tes compétences.

Si la tâche est trop difficile, l’anxiété va être trop intense. Si elle est trop facile, tu vas t’emmerder. La balance entre difficulté et compétence est primordiale.

Idéalement, tu veux être dans une situation où la tâche demandée est trop difficile pour ton niveau de compétence actuel, mais pas assez pour que ce soit impossible pour toi de t’adapter et d’apprendre en temps réel pour réussir.

Il faut que ce soit un défi. Il faut que tu te frottes à la limite de tes compétences. Ce n’est pas quelque chose de plaisant. C’est stressant, ça fait peur, ça rend anxieux.

Et le stress, c’est mauvais non? Ça cause le cancer! Right?

C’est pourquoi la plupart des gens abandonnent… Ils se résignent, affirment que ce n’est simplement pas fait pour eux. Ils vont dire “je ne suis pas bon avec (les chiffres/la technologie/les gens/etc)”.

(Clique ici pour lire un article où j’explore la relation avec l’identité et l’apprentissage)

Et si c’était le contraire? Et si le stress était plutôt un prérequis et un activateur de flow?

Menace ou défi?

En 2012, Jeremy Jamieson, un professeur de psychologie à l’université de Rochester, a sélectionné aléatoirement parmi une population d’étudiants ayant un score SAT et un GPA similaires. Ces derniers devaient passer le GRE, un des tests nécessaires pour accéder au doctorat.

Le test était difficile, les enjeux étaient élevés. Pour mesurer le niveau de stress de ses sujets, Jamieson a récolté un échantillon de salive de chaque étudiant. Verdict — ils étaient stressés!

Il a pris la moitié des élèves à part pour leur faire un petit pep talk. Il leur a dit que les récentes études démontrent que l’anxiété et le stress améliorent les performances académiques. Donc, s’ils se sentent anxieux, ils n’ont qu’à se rappeler que le stress est là pour les aider à performer.

Comme Jamieson s’y attendait, le groupe ayant reçu le pep talk a reçu un meilleur score.

Ceci étant dit, il aurait été possible que le pep talk ait calmé les étudiants, ce qui aurait pu expliquer la différence. C’est pourquoi il a refait un test de salive à la fin.

C’est peut-être parce que je suis un geek, mais je trouve les résultats absolument fascinants.

Le groupe d’élève ayant reçu l’intervention n’était pas moins, mais plus stressé! Et non seulement ça, mais il semblerait que le niveau de stress ait une corrélation positive avec la performance des étudiants. Plus les élèves étaient stressés, meilleures étaient leurs performances.

MAIS

Cette corrélation était vraie uniquement pour les élèves ayant reçu le pep talk!

Ça veut dire que ton anxiété est un réservoir d’énergie que tu peux décider (ou non) d’utiliser.

L’état émotionnel que tu ressens avant d'entreprendre une tâche difficile et importante est similaire à celui d’un athlète de haut niveau avant une compétition. La grosse différence est que tu perçois probablement cette émotion comme de l’anxiété et du stress alors que l’athlète perçoit cet état comme de l’excitation et de l’anticipation.

Une recherche en est venue à la conclusion que le simple fait de dire à quelqu’un “Tu es le genre de personne qui performe mieux sous pression” augmente ses performances sous pressions de 33 % — peu importe que cette affirmation soit vraie ou pas pour cet individu.

Une autre étude aurait découvert qu’une perception positive du stress réduirait significativement les risques de burnouts.

Poursuivre ses rêves et explorer sa curiosité est difficile. Tu vas devoir te redéfinir… laisser certaines parties de toi mourir pour faire place aux croyances et valeurs qui te seront nécessaires pour relever les défis qui te font face.

Tu vas devoir accomplir des choses dont l’existence même t’est inconnue. Tu vas être dans des situations où ta vie, ta réputation ou ton oeuvre seront sur la ligne.

C’est exactement à ce moment-là, où le stress laisse place à la détresse, que tu vas devoir accomplir l’impossible: te tenir debout face au problème que tu as choisi et l’entreprendre de façon proactive. C’est ton problème. Tu ne fuis pas… tu fonces, peu importe les implications.

Tu sais qu’il ne s’agit que d’un des nombreux tests qui pavent cette route que tu as décidé volontairement d’entreprendre. Tu n’as pas peur d’échouer, tu as hâte de repousser tes limites et de prouver ta valeur.Tu n’es pas stressé, tu es excité.

Livin’ on the edge

J’ai débuté ce texte en affirmant que le secret d’une vie passionnée est de faire en sorte que ton travail soit l’extension de qui tu es. Ça implique que, pour être passionné, tu dois d’abord apprendre à te connaître. Malheureusement pour toi, ce n’est pas quelque chose que tu peux faire du confort de ton lit.

Pour “te trouver” et découvrir ce dont tu es capable, tu devras utiliser l’état de flow à l’instar d’une boussole qui t’oriente vers ton potentiel.

Pour accéder à cet état, tu dois t’engager dans des activités stimulantes qui se trouvent tout juste à l’extérieur des limites de tes compétences.

Ceci étant dit, découvrir cette limite implique que tu doives explorer de nouveaux terrains et avancer vers l’inconnu. C’est stressant, ça fait peur... 

La croyance populaire veut que le stress soit quelque chose qu’on doive minimiser. C’est nocif, ça tue!

C’est pourquoi la plupart des gens, une fois confrontés à l’abysse qui marque la fin de leur zone de confort, vont figer sur place, paralysés de peur, ou encore fuir vers la certitude apaisante de ce qui est familier.

C’est normal d’avoir peur. Après tout, les monstres existent et rôdent dans cette noirceur. Mais le démon qui devrait te terrifier par-dessus-tout est celui du regret, car tôt ou tard, si tu ne lui fais pas face, c’est lui qui viendra te trouver.

La passion se trouve sur la ligne qui délimite qui tu es et qui tu devrais être. Pour vivre avec passion, trouve cette ligne et fais-en ta carrière.

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Si tu as apprécié cet article, tu aimeras également Double Ta Valeur, mon tout dernier livre sur la productivité et l’optimisation de son potentiel.

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